Après des mois d’activités restreintes, de nombreuses personnes ont gagné de mauvaises habitudes posturales. La manière de se tenir, pourtant, a un impact assez frappant sur la santé générale du corps et de l’esprit. Savoir entretenir une bonne relation avec sa posture et son maintien, en gommant les mauvais automatismes, est à la base de la Technique Alexander. Cette méthode de rééducation invite donc à réarticuler son corps pour l’ajuster. Explications.

Qu’est-ce que la Technique Alexander ?

Loin d’être une thérapie, cette technique tient davantage d’une rééducation psychomotrice. Le créateur, Frederick Matthias Alexander, souhaitait rappeler l’importance de l’utilisation du corps. C’est une technique que l’acteur élabore par un travail sur lui-même, en observant son corps dans un miroir, pour se débarrasser de ses comportements inadéquats. L’usage de soi, tel qu’il l’écrivait, impacte grandement la santé de son corps et de son esprit.

De mauvaises postures, des habitudes de respiration néfastes, des automatismes oubliés : tant de petites données peuvent entraîner de nombreux maux. Cette rééducation, qui s’axe autour de la tête et de la colonne vertébrale, cherche ainsi à diminuer les effets négatifs d’une mauvaise posture. Faire mauvais « usage de soi », comme le dit Alexander, entraîne après tout une série de mal-êtres.

Gommer ces défauts de posture permettrait, alors, d’atténuer les maux de dos et de tête ou encore les coups de fatigue. Pour les artistes de scène ou les sportifs, c’est également une rééducation appréciée pour la souplesse qu’elle permet de gagner. De même, agir sur la bonne harmonie du corps améliorerait les problèmes respiratoires. Cela peut être utile, par exemple, pour les chanteurs ou les artistes qui souhaitent mieux contrôler leur souffle.

Quels sont les principes de cette technique kiné ?

Lorsqu’Alexander définit cette technique de rééducation posturale, certains principes lui tiennent particulièrement. C’est autour de ceux-ci que s’articulent la compréhension et l’application de la Technique Alexander aujourd’hui encore. L’idée principale à retenir est le concept de globalité. Alexander, en effet, met au centre de sa réflexion le lien intime entre le corps et l’esprit. Il faut les réfléchir et les ajuster dans un même temps pour que l’équilibre se fasse efficacement.

D’une part, il est donc nécessaire de repenser, très strictement, la dynamique entre la tête, le support du cou et le dos. Ces trois éléments, après tout, sont essentiels au reste des mouvements du corps. Cet ensemble est nommé le contrôle primaire et il s’agit de le rééduquer pour réduire les douleurs et perdre du poids. Le corps, en effet, est un composant qui s’adapte.

Lorsqu’une crispation est ressentie, mais qu’elle n’est pas traitée, elle va s’assimiler et être acceptée par le corps. Pour cela, être au fait des changements dans son organisme et des agissements néfastes pour son équilibre est essentiel. La rééducation invite donc à penser, consciemment, à ses crispations et ses dysfonctionnements pour les gommer. Les mauvaises habitudes, alors, seront remplacées par une action bénéfique grâce à la rééducation.

Les bienfaits associés à la technique Alexander

Cette pratique rééducative n’est pas une thérapie. Les professionnels qui se chargent d’accompagner l’individu dans sa rééducation psychomotrice ne sont pas en capacité de poser des diagnostics ou d’évaluer une amélioration de santé. Pour autant, la technique Alexander apporte de nombreux bénéfices bien-être qui sont réellement efficaces sur l’humain et son corps. Pour certains patients ou encore pour les athlètes, les artistes ou toute personne crispée, cette pratique pourrait se révéler bien utile.

L’une des maladies où les effets ont le plus été contrôlés et vérifiés est la maladie de Parkinson. Une étude, publiée en 2002 par Stalibrass et al., semble en effet confirmer l’efficacité de cette pratique dans la progression de cette affection. La Technique Alexander, d’après les indicateurs et les résultats de cet essai clinique, permettrait ainsi de tempérer la dépression des malades, par exemple. Elle aurait aussi un effet sur les incapacités des patients.

Similairement, l’efficacité de cette technique semble aussi avérée pour les douleurs lombaires chroniques. Selon une étude comparative de 2008, cette pratique permettrait un soulagement sur le long-terme et dès la sixième séance. Autrement, d’autres essais cliniques, bien que préliminaires, continuent de montrer la pluralité de l’efficacité de cette technique. Elle améliorerait, par exemple, les fonctions respiratoires.

De même, puisque la Technique Alexander permet de mieux concevoir son sens de l’équilibre, la pratique chez les personnes âgées réduit le risque de chutes. Davantage d’essais et études devront être réalisés, mais il semble en tout cas que cette Technique Alexander continuera à prouver son efficacité sur les maux physiques liés aux articulations ou la respiration, entre autres.

Comment se déroule une séance avec cette technique ?

Pour se lancer en toute sérénité dans la pratique de la technique Alexander, il peut être rassurant de savoir à quoi s’attendre. Avant tout, le professionnel sera un éducateur spécialisé, formé en trois ans pendant 1 600 heures minimum. Des kinésithérapeutes et des physiothérapeutes n’hésitent pas à se former à cette technique pour l’intégrer dans leur thérapie.

Afin que les effets de la technique Alexander soient véritablement ressentis, il faut lui laisser le temps d’agir. En effet, c’est une rééducation du corps qui demande à ce que ce dernier se défasse de ces habitudes. Ainsi, il sera demandé à l’élève d’être véritablement actif au fil de la séance. Ces dernières se déroulent généralement en individuel avec l’éducateur et peuvent s’étendre sur une vingtaine de semaines. L’application se poursuivra en autonomie après cela.

Comment se passe une séance ?

  • Elle dure de 30 à 40 minutes.
  • L’éducateur guide l’élève par des indications verbales et par le toucher, afin de faciliter les mouvements.
  • La Technique Alexander réapprend les bases, de la marche à la position debout en passant par la manière de respirer.
  • Elle peut s’adapter selon les besoins spécifiques, par exemple la prise en main d’un outil ou d’un instrument.

Pour en savoir davantage : http://alexandertechniquewashdc.org/.

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