Les piqûres d’araignées suscitent souvent craintes et inquiétudes, mais savoir les identifier correctement et y répondre de manière appropriée permet d’éviter complications et anxiété inutile. Nous avons analysé les différents symptômes, les espèces potentiellement dangereuses et les traitements adaptés pour vous aider à réagir efficacement face à cette situation. Bien que la majorité des morsures d’araignées soient bénignes, certaines peuvent nécessiter une attention médicale, d’où l’importance de reconnaître les signes de gravité.

Comment identifier une morsure d’araignée et ses symptômes

La première étape consiste à reconnaître les signes distinctifs d’une morsure d’araignée. Contrairement aux idées reçues, il s’agit techniquement d’une morsure et non d’une piqûre, car l’araignée utilise ses crochets (chélicères) et non un dard. Cette distinction est importante pour identifier correctement l’origine des symptômes.

Dans les cas légers, qui représentent la grande majorité des situations, la morsure se caractérise par deux petits points rouges très rapprochés, correspondant aux marques des crochets. La zone touchée présente généralement une rougeur et un gonflement localisés. La douleur est habituellement légère, souvent moins intense qu’une piqûre d’abeille, accompagnée d’engourdissements et de picotements autour de la zone affectée. Des démangeaisons peuvent également survenir, parfois suivies de la formation d’ampoules ou de cloques qui ne constituent pas des signes de gravité.

Certains symptômes doivent pourtant alerter car ils indiquent une réaction plus grave, bien que rare. Parmi ces signes préoccupants figurent des maux de tête, nausées et vomissements, une sensation de malaise général, hypertension, spasmes musculaires ou douleurs qui persistent plus de 24 heures. L’apparition de zones noires autour de la morsure (nécrose), des difficultés respiratoires, de la fièvre ou un gonflement des glandes lymphatiques nécessitent une consultation médicale immédiate.

Selon une étude publiée en 2023 par l’Institut National de Veille Sanitaire, moins de 2% des morsures d’araignées en France présentent des complications nécessitant une intervention médicale. La douleur d’une morsure non venimeuse dure généralement entre 5 et 60 minutes, rarement plus.

Symptômes courantsSymptômes graves (nécessitant une consultation)
Deux points rouges rapprochésZones noires (nécrose)
Rougeur et gonflement localisésDifficultés respiratoires
Douleur légèreDouleur persistante (>24h)
DémangeaisonsFièvre, nausées, vomissements

Quelles araignées dangereuses craindre en France et dans le monde

En France, 98% des araignées sont totalement inoffensives pour l’homme, incapables même de percer notre peau. En revanche, quelques espèces méritent notre attention. La malmignatte (ou veuve noire méditerranéenne, Latrodectus tredecimguttatus) est considérée comme la plus dangereuse sur notre territoire. Elle se trouve principalement en Corse et dans le sud de la France. La Lycose de Narbonne, ressemblant à une petite mygale, peut également provoquer des morsures douloureuses mais rarement graves.

Plus récemment, l’araignée violoniste (ou recluse brune) a été signalée dans certaines régions françaises. Bien que ses morsures puissent entraîner une nécrose locale, les cas graves restent exceptionnels sous nos latitudes.

À l’échelle mondiale, plusieurs espèces sont reconnues pour leur dangerosité potentielle. La veuve noire (Latrodectus mactans), présente notamment aux États-Unis, est l’une des plus redoutées. Son venin neurotoxique peut provoquer des douleurs intenses et des complications systémiques. L’araignée-banane (Phoneutria nigriventer) d’Amérique du Sud et l’Atrax robustus australienne (Sydney funnel-web spider) comptent parmi les espèces dont le venin peut être mortel en l’absence de traitement rapide.

Il est important de relativiser : sur les milliers d’espèces d’araignées répertoriées, seulement une dizaine sont potentiellement dangereuses pour l’homme. De surcroît, ces araignées ne sont pas agressives et ne mordent que lorsqu’elles se sentent menacées, préférant généralement fuir ou faire les mortes.

Contrairement aux tiques ou aux moustiques, les araignées ne transmettent aucune maladie. Leur mauvaise réputation est donc largement exagérée. Pour les personnes souffrant de allergies saisonnières, nous recommandons néanmoins d’être vigilants, car certaines réactions peuvent être amplifiées.

 Piqûre d’araignée

Traitements efficaces et remèdes naturels contre les morsures

Face à une morsure d’araignée, plusieurs actions simples permettent de soulager les symptômes et d’éviter les complications. En premier lieu, il convient de désinfecter soigneusement la zone touchée à l’eau et au savon. L’application d’une compresse froide ou d’un sac de glace (toujours enveloppé dans un tissu) pendant environ 10 minutes aide à réduire l’inflammation et la douleur.

Si vous disposez d’un aspi-venin, vous pouvez l’utiliser dans les minutes qui suivent la morsure. En revanche, il est déconseillé de presser la plaie avec les doigts, ce qui risquerait de faire pénétrer le venin plus profondément. Pour soulager les démangeaisons, l’application d’une crème antihistaminique ou à base d’hydrocortisone peut s’avérer efficace. N’oubliez pas de couvrir la plaie d’un pansement propre pour prévenir toute infection secondaire.

Plusieurs remèdes naturels peuvent compléter ces premiers soins :

  • Le gel d’aloe vera, aux propriétés apaisantes et anti-inflammatoires
  • Un cataplasme de bicarbonate de soude mélangé à un peu d’eau
  • L’argile verte appliquée avec un coton légèrement humidifié
  • Le vinaigre blanc, reconnu pour ses propriétés antiseptiques
  • Certaines huiles essentielles comme la lavande aspic ou l’eucalyptus citronné

Pour les personnes souffrant de douleurs chroniques, ces remèdes peuvent s’avérer particulièrement bénéfiques. D’un autre côté, l’utilisation des huiles essentielles doit se faire avec précaution et idéalement sur conseil d’un professionnel.

Une consultation médicale s’impose si la réaction locale s’aggrave après 24 heures, si la rougeur se propage, en cas d’écoulement suspect, d’intensification de la douleur ou d’apparition de zones noires (nécrose). De même, fièvre, fatigue intense ou symptômes respiratoires nécessitent un avis médical prompt. Les personnes allergiques présentant des signes d’œdème de Quincke doivent être prises en charge en urgence.

Prévenir les morsures et démystifier les idées reçues

Plusieurs mesures préventives simples permettent de limiter les risques de rencontres inopportunes avec nos amies à huit pattes. Lors de promenades dans la nature, porter des vêtements couvrants offre une protection efficace. À la maison, il est recommandé de secouer draps, vêtements et chaussures avant de les utiliser, particulièrement s’ils sont restés inutilisés pendant longtemps.

Certains répulsifs naturels comme l’huile essentielle de menthe poivrée, le vinaigre blanc ou le liquide vaisselle dilué peuvent contribuer à éloigner les araignées. L’aération et le nettoyage régulier des pièces peu fréquentées réduisent également les risques d’installation.

Parmi les idées reçues les plus tenaces figure celle des morsures durant le sommeil. En réalité, il est extrêmement rare de se faire mordre par une araignée pendant son sommeil. Ces arachnides n’attaquent jamais spontanément les humains et ne le font que si elles se sentent directement menacées. Si vous vous réveillez avec des marques ressemblant à des piqûres, il est bien plus probable qu’il s’agisse de punaises de lit, de puces ou d’autres insectes.

Contrairement aux idées reçues, les araignées ne sont pas des insectes mais des arachnides, reconnaissables à leurs huit pattes (contre six pour les insectes). Elles ne provoquent généralement pas de réactions allergiques, contrairement aux piqûres d’abeilles ou de guêpes. Une série de trois points alignés n’est probablement pas une morsure d’araignée mais plutôt une piqûre de punaise de lit.

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